dimanche 31 mars 2013


Itinérances (bis)
Deuxième (et dernière) incursion au Festival d’Alès pour assister à 2 avant-premières :
-          « La maison de la radio » de Nicolas Philibert (présent dans la salle) Un documentaire passionnant sur la célèbre maison ronde parisienne; on y croise animateurs, monteurs, pigistes, responsables d’émissions, invités, chanteurs et autres, qui font vivre Radio France au quotidien… Le montage est super, l’humour et l’émotion surgissent  ici et là. Après ces images et ces rencontres, on ne verra plus ce vivier de créations du même œil. Bravo ! Sortie imminente !
-          Le deuxième film est signé Margarethe Von Trotta : « Hannah Arendt » et nous présente cette prof de philo juive allemande, émigrée avec son mari aux USA pendant la guerre. Au début des années 60, elle est chargée par le New Yorker de couvrir le procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem et ses écrits sur « la banalité du mal »soulèveront d’énormes polémiques et même l’incompréhension de ses amis… Une page d’histoire bien reconstituée, avec des documents d’époque et une interprète inspirée, Barbara Sukowa.

mercredi 27 mars 2013


UN FESTIVAL TRÈS FRÉQUENTABLE
Le festival  Itinérances d’Alès fête son 31ème anniversaire. Il se déroule en général dans la deuxième quinzaine de mars. Ce dimanche 24, je me rends au Cratère, belle et grande salle de spectacles pour découvrir deux avant-premières :
D’abord « La tendresse » de Marion Hansel, qui voit deux parents divorcés depuis 15 ans (Olivier Gourmet et Marilyne Canto, épatants) quitter la Belgique pour se rendre dans les Alpes au chevet de leur fils (Adrien Jolivet, présent dans la salle), moniteur de ski qui vient d’avoir un accident sur les pistes. Road-movie plein de sensibilité, qui raconte les bobos de la vie avec tendresse et humour. Sergi Lopez y fait une apparition sympathique.
Le 2ème film, « Pop rédemption »sorte de road-movie musical cette fois, présenté par son réalisateur Martin Le Gall qui a mis près de 10 ans à le peaufiner est une comédie survoltée où un groupe de métal trentenaire, mené par un leader déjanté (Julien Doré) cause un accident mortel, à la suite d’une représentation minable dans un cabaret de 3ème zone. Voilà les 4 lascars au look satanique complètement affolés déboulant dans un petit village, capitale de la fraise, qui s’apprête à célébrer sa fête locale, alors qu’à quelques kms de là, un festival de hard métal bat son plein. Les flics ne savent plus où donner de la tête et les péripéties s’enchaînent pour notre plus grand plaisir…Très applaudi à la fin, le film –qui doit sortir en juin- bénéficiera d’un bon bouche-à-oreille…
Bonne surprise en sus : entre les deux projections, les organisateurs offraient aux spectateurs champagne à gogo, accompagné de canapés et autres gourmandises…

vendredi 22 mars 2013


Bonne surprise avec « The place beyond the pines » !Le déjà remarqué Derek Cianfrance(Blue Valentine) nous raconte 3 histoires en une : d’abord celle de Luke un cascadeur à moto( Ryan Gosling)qui, de passage dans une petite ville apprend qu’il a un fils et désormais se met à braquer des banques pour pouvoir le choyer, puis vient le tour d’Emory, flic intègre et ambitieux(Bradley Cooper) dont la route va croiser celle de Luke . Inutile de dévoiler comment ; puis, on fait un bond de 15 ans, et les deux fils de ces deux personnages vont se rencontrer et faire saigner les blessures du passé. La tragédie rejaillit chez les enfants et donne lieu à des épisodes surprenants. Un bon film noir, décalé, bien interprété (revoilà Ray Liotta dans un rôle de flic corrompu et sadique). C’est long mais bien régénéré !


JAPPELOUP
Jappeloup, c’est ce fameux petit cheval qui rafla plein de prix et surtout la médaille d’or aux JO de Séoul il y a une trentaine d’années. Guillaume Canet, bon cavalier, s’est totalement investi dans le rôle de Pierre Durand, son propriétaire, entêté, orgueilleux et enfant gâté qui grâce à son père(Daniel Auteuil, parfait) et sa femme(Marina Hands), qui ont su prodiguer les bons conseils, mènera à la victoire sa monture, nerveuse et caractérielle à travers les sauts d’obstacle. Avec des images d’archives bien intégrées, des épisodes hippiques solides et des scènes émouvantes aussi, ce film du canadien Christian Duguay est fort honorable et bénéficie d’une implication sans faille de Canet. Un petit saut pour la route !


mercredi 20 mars 2013

AU BOUT DU CONTE
Jaoui et son complice Bacri ont tricoté une histoire chorale dont certains épisodes font un clin d’oeil aux contes de fées. Ils se sont donné deux rôles qui leur vont comme un gant : Lui, moniteur d’auto-école, râleur égoïste et inquiet, car une voyante lui a prédit une mort prochaine ; elle, actrice ratée, reconvertie dans des cours de théâtre scolaires. Autour d’eux, gravitent des personnages attachants : entre autres, la jeune fille qui rêve au prince charmant, le musicien qui veut devenir célèbre, le séducteur ténébreux et cynique (Biolay), des enfants qui s’en sortent comme ils peuvent… D’amours contrariées en séparations douloureuses, tout ce petit monde s’agite dans le bocal, en essayant de garder la tête hors de l’eau. Même si on n’est pas un inconditionnel du couple Jaoui-Bacri, on doit reconnaître leur habileté à habiller des personnages qui nous renvoient à nos propres expériences, cela avec une certaine fantaisie et quelques moments d’émotion (la scène où Bacri se « lâche » devant son fils qu’il a un peu négligé…) Tous les acteurs sont au diapason. Le conte est bon.
A

dimanche 3 mars 2013


WADJDA

« Wadjda » a la particularité d’être le premier film saoudien et en plus, réalisé par une femme, Haifaa al-Mansour. Nous suivons la détermination d’une fillette de 12 ans, portant jeans et baskets, décidée à s’acheter un vélo – objet réservé uniquement aux hommes dans son pays. Sa mère, une belle femme qui veut garder près d’elle son mari voit celui-ci s’éloigner, prêt à épouser une autre afin qu’elle lui donne le garçon qu’elle, n’a pu avoir. Quant à Wadjda, elle décide de gagner le concours coranique organisé par son école pour se payer l’objet de ses rêves ! A travers ce scénario, la réalisatrice en dit long sur la condition des femmes dans ce pays arabe, la rigidité de leur éducation  et tous les interdits  de la société, régis par le fondamentalisme religieux. C’est un film courageux, intelligent, bien joué et bien monté. Les dernières scènes entretiennent un certain suspense et on n’oubliera pas le caractère bien trempé de la jeune Wadjda .