Février : coup d’oeil sur le cinéma US
Les bandes annonces des
salles, les médias, certains magazines spécialisés nous saoulent déjà avec les
prochaines sorties US qui constituent l’artillerie lourde : Stallone,
Bruce Willis, le libérateur, GI Joe, Jack, le chasseur de géants, poursuites,
explosions, effets spéciaux ; les extraits nous donnent largement le ton
et agacent les quelques cinéphiles qui jettent un coup d’œil navré sur les
résultats du box-office des 12 derniers mois...Un peu de nouveauté et de recherche
nous remonteraient le moral . Même les Misérables portent bien leur nom !
Heureusement, dans le paysage
cinématographique d’outre-Atlantique, il y a parfois de bonnes surprises :
par exemple, la comédie déjantée « Happiness therapy » de David O’Russel
(Fighter) tombe à pic : c’est la rencontre de deux « givrés » ,
Pat, fraîchement sorti d’un hôpital psychiatrique, toujours en traitement
depuis que sa femme l’a laissé tomber –il est décidé à la reconquérir- et
Tiffany, une jeune veuve nymphomane qui s’est mis en tête de participer à un
concours de danse local avec ce type pas net. Les deux acteurs – Bradley Cooper
et la nouvelle coqueluche, Jennifer Lawrence – sont formidables et leurs
échanges verbaux –il faut suivre !- percutants. Ajoutons le joker Robert
De Niro, irrésistible sans cabotiner dans le rôle du père de Pat, assez toqué
aussi et « accro » aux paris, inquiet pour son fils et plein d’amour
pour lui. Un certain suspense s’installe dans la dernière partie du film plutôt
jubilatoire. Une réussite.
Quant à l’autre sortie,
« Flight » elle est signée d’un habitué aux succès, Robert Zemeckis
(Retour vers le futur, Forrest Gump, Seul au monde. Souvent décrié par les
critiques, il se permet de faire un long métrage, mi-film catastrophe,
mi-suspense psychologique avec un scénario pas mal tricoté : Whip
Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit un atterrissage forcé et sauve une
centaine de vies humaines. A la suite de son hospitalisation, ses analyses
révèlent un taux d’alcool élevé dans le sang. La justice entreprend une
enquête. Whip ne veut s’avouer qu’il est alcoolique, il recueille une jeune
« junkie » qui veut l’aider. C’est vrai, la fin est plutôt
moralisatrice. Mais Denzel Washington « assure » avec conviction et
on suit son parcours avec passion –tant pis pour les grincheux ! A voir
donc ces deux films, de préférence à ceux cités au début... Même s’ils ne
seront pas en tête du box-office !