lundi 31 décembre 2012

Séance de rattrapage
Royal affair de Nicolaj Arcel

Danemark,1770. En plein siècle des Lumières, la jeune anglaise Caroline épouse le roi danois Christian VII , instable et incapable de prendre des décisions. Un médecin allemand, Johan Struensee devient l' ami et le conseiller du souverain, à tel point qu'il attire la haine des ministres qui tiraient les ficelles jusque là. Le pays reprend son souffle et la justice redonne espoir au peuple. Mais Johan devient l'amant de Caroline et donne ainsi la main à ses ennemis... Un beau film en costumes, plein de bruit et de fureur , qui dévoile une page de l'histoire du Danemark en donnant des rôles magnifiques à trois acteurs habités , Alicia Vikander , Mads Mikkelsen , déjà remarqué dans "la chasse" et Mikkel Foolsgaard, remarquable en roi déjanté. A ne pas manquer avant son retrait de l'affiche!
  •  Main dans la main
  • Valérie Donzelli avait fait un carton l'an dernier avec son 2ème film "la guerre est déclarée" . Elle ne s'est pas reposée sur ses lauriers puisqu'elle a enchaîné avec "main dans la main" qui vient de sortir sur les écrans. Elle confronte son complice Jérémie Elkaïm à Valérie Lemercier. Lui dans le rôle d'un artisan-miroitier qui rencontre Hélène Marchal , professeur dans la prestigieuse école de danse de l'Opéra Garnier. Ces deux personnages, si dissemblables, se sentent attirés l'un vers l'autre jusqu'à faire les mêmes gestes et ne plus pouvoir se passer l'un de l'autre...Cette situation engendre quelques moments drôles, D'autres comparses donnent une certaine épaisseur au scénario, qui gravite autour de la danse, illustrée par quelques ritournelles (cultes) d'Elli et Jacno ou encore Orchestral Manoeuvres. Valérie Donzelli qui s'est donné un rôle secondaire déroule son histoire avec un plaisir certain , tout en essayant d'amuser et de dérouter le spectateur avec des situations inédites , mais le scénario finit par s'essouffler et le final manque d'ambition.Dommage, mais le film se laisse voir sans ennui! Valérie Lemercier assure comme la plupart du temps!

jeudi 20 décembre 2012

Allez voir " Les bêtes du sud sauvage"
Auréolé de la Caméra d’Or à Cannes, récompensé dans plusieurs festivals et loué par une Critique quasi unanime, « Les bêtes du Sud sauvage » sort enfin sur nos écrans. Et c’est un film…déconcertant et inclassable. Cet OVNI, tourné par Ben Zeitlin, un jeune réalisateur de 30 ans, nous transporte dans le bayou, où vit une communauté plutôt marginale, qui refuse de partir malgré le danger de rester là ; en effet, lors d’une tempête, la nature se déchaîne, détruisant tout, l’eau monte inexorablement, les glaciers fondent alors que surgissent des aurochs. La petite Hushpuppy, 6 ans qui habite quasiment dans les arbres avec son père malade, tente de survivre avec une énergie farouche et décide de partir retrouver sa mère dans ce milieu dévasté, devenu hostile…Une histoire avec des images superbes, qui oscille entre réalité, conte fantastique et film catastrophe. On est touché par cette fillette interprétée par la surprenante Quvenzhané Wallis. Il y a des scènes très dures entre elle et son père qui décline et ne veut montrer ses émotions…On vit dans un monde à part où il faut se battre pour exister et survivre…Un film très fort certes, original mais qui peut décontenancer le public aussi. Disons qu’il mérite d’être découvert.

samedi 8 décembre 2012


  
  THE IMPOSSIBLE
Le tsunami de noël 2004 en Thaïlande, comme si vous y étiez ! Ou plutôt, il vaut mieux être confortablement installé dans une salle de cinéma. Le film s’inspire d’une histoire vraie : un couple et ses trois enfants sont confrontés à la catastrophe. Séparés par le séisme, ils vont passer par de terribles épreuves avant de se retrouver. Le réalisateur espagnol Bayona – déjà remarqué pour son premier long « l’orphelinat » - assure la réalisation avec un savoir-faire qui secoue le spectateur. Naomi Watts et Ewan Mc Grégor sont convaincants, tout comme les enfants et surtout l’ainé (Tom Holland) qui vole presque la vedette aux stars.l

lundi 3 décembre 2012

POPULAIRE

Laissez tomber les stars 80 et la saga Salut les copains, replongez plutôt dans les années 50 avec ce film signé Régis Roinsard, « Populaire » qui décrit l'ascension d'une petite vendeuse normande, Rose, partie à la conquête de Lisieux en devenant la secrétaire d'un séduisant agent d'assurance, puis la championne hors pair des dactylos...Le film doit beaucoup au charme des interprètes principaux, Romain Duris et Deborah François (bravo pour ses performances au clavier ! ) et à la reconstitution d'une époque plus souriante. On croise avec plaisir Bérénice Béjo, Eddy Mitchell, Miou-Miou, Nicolas Bedos et quelques autres qui évoluent au son des machines à écrire, tangos, cha-cha et l'incontournable « dactylo rock » des Chaussettes Noires. Un spectacle qui met de bonne humeur en ménageant un sympathique suspense autour autour des records de frappe, ce qui constitue un ressort peu traité au cinéma et intelligemment exploité ici. Une réussite !



jeudi 15 novembre 2012

J'enrage de son absence

Sandrine Bonnaire a du talent et du tempérament. Elle avait réalisé un documentaire passionnant et bouleversant sur sa soeur autiste :"Elle s'appelle Sabine". Elle a présenté son deuxième film "J'enrage de son absence" à la Semaine de la Critique à Cannes où il fut très bien accueilli. Ce mois-ci, il est sorti sur nos écrans et il mérite une attention particulière. L'histoire : Jacques qui vit aux USA revient en France pour régler une succession; il retrouve Mado avec qui il a vécu. La disparition de leur petit garçon l'a anéanti et les a séparés quelques années auparavant. Mado s'est remariée elle a un fils de 7 ans, Paul ,auquel Jacques va s'attacher très fort, jusqu'à bouleverser la vie de la famille... Alexandra Lamy et William Hurt (l'ex de Bonnaire) interprètent  ce drame sur le deuil avec conviction et sobriété... Le petit garçon s'en sort très bien. Quant au mari, il est un peu sacrifié, mais il se déchaîne à la fin. Sandrine Bonnaire ne joue pas la carte de la facilité et s'en sort plutôt bien. Un film à voir même s'il est triste !
  
PS : à ne pas manquer sur les écrans "La chasse" de Thomas Vinterberg que certains critiques ont descendu. Cette histoire de rumeur et de pédophilie (certes le sujet n'est pas nouveau) est tout à fait intéressante et bien jouée.

mercredi 14 novembre 2012

Petit rappel : 

Coup d’oeil sur le 65ème Festival de Cannes. 

cannes 2012
Pour le Festival de Cannes, cette année, il était indispensable de sortir accompagné d’un parapluie ! La météo capricieuse n’a épargné ni les cinéphiles, ni les stars; l’important était surtout d’accéder aux salles, toujours pleines bien sûr.
Un bilan rapide : la qualité des films était, dans l’ensemble, inférieure à celle de l’an dernier. Mais, il y avait du solide tout de même ! Il est impossible de tout voir, mais je citerai dans la sélection officielle, les films les plus marquants : « Amour » d’Haneke, qui marque le retour de deux revenants, extraordinaires, Trintignant et Riva qui sont allés au charbon. Palme d’Or méritée ! « La part des anges » réconcilie Ken Loach avec son public et nous met le whisky à la bouche. « La chasse » du danois Vinterberg, fondée sur la rumeur destructrice, a vu son interprète principal, Mads Mikkelsen remporter un prix d’interprétation mérité. Les américains, très présents, ont été surtout remarqués grâce à « Mud » un bon polar de Jeff Nichols. Le Jury a donné un prix à un film mexicain NUL « Post tenebras lux » (n’allez pas le voir !) ; Les français sont repartis bredouilles, c’est injuste pour « De rouille et d’os » d’Audiard qui connaît, heureusement, un beau succès en salles. Avec « Journal de France », Depardon, toujours alerte, résume sa carrière et les décennies que nous avons traversées à travers des bouts de ses films. 
Dans les sections parallèles, se détachent quelques bonnes réalisations comme « No », « Broken », « Aqui y allà », « Hors les murs » entre autres, mais j’ai manqué de beaux rendez-vous, c’est sûr ! 
Coups de cœur ou déceptions font partie du jeu cannois. Il est certain qu’on voudrait partager avec tous nos découvertes , mais il faudra patienter un peu pour les voir sur nos écrans . Certaines font déjà une belle carrière – non pas « Cosmopolis » ! , Il vaut mieux l’éviter ! Mais dans l’ensemble, il y a toujours des pépites. 
A bientôt dans les salles !

Augustine film français d'Alice Winocour

Paris, fin du 19ème siècle. A l'hôpital Salpêtrière , le professeur Charcot s'occupe des cas d'hystérie, et  plus particulièrement d'une jeune servante, Augustine, sujette à de violentes crises. Peu à peu, des liens forts et ambigus se tissent entre le médecin et la malade...
Bonne reconstitution du monde de l'hôpital de l'époque, de l'accueil et du traitement des patients. Vincent Lindon et la chanteuse Soko sont vraiment convaincants et la réalisatrice fait preuve d'un réel savoir faire pour son premier film. Mais si la première demi-heure intrigue et intéresse, les scènes par la suite se font répétitives et risquent de plonger le spectateur dans une certaine torpeur. On sort du cinéma assez dérouté mais pas vraiment enthousiaste.

vendredi 2 novembre 2012

Lucchini a-t-il toute sa raison ?
Pour le savoir allez "dans la maison".

Dans la maison

Vu en octobre 2012 :

Germain, un professeur de français bobo un peu blasé est intrigué par la rédaction d’un élève. Claude, 16 ans, doué pour l’écriture, raconte comment il s’immisce dans la maison d’une famille moyenne en aidant un camarade à réviser les maths. A suivre, écrit-il à la fin de ses textes. Troublé, Germain  en parle à sa femme, galeriste convaincue et entame une étrange relation avec son élève, au risque de se perdre. Qui manipule qui, se demande-t-on, et surtout, comment cela va-t-il finir ? Fabrice Lucchini (à son affaire), Kristin Scott-Thomas et le jeune Ernst Umhauer (inquiétant) mènent le bal, sous la houlette de François Ozon, réalisateur manipulateur qui a le don de varier les menus de ses films : ici, il intrigue aussi les voyeurs que nous sommes, en multipliant les clins d’œil à Hitchcock et Pasolini. Du cousu main.