samedi 1 juin 2013

Festival de Cannes : Opus 66

   


Une invitée indésirable et tenace a marqué le début de la grande fête du cinéma : la pluie, qui a gêné et la montée des marches et les nombreux fans venus applaudir les vedettes ; Heureusement, on pouvait se réfugier dans les salles et apprécier une sélection variée, surprenante et de bonne facture. Au fil des jours, le temps s’améliora mais pas au point de bronzer sur la plage.
Quid des films alors ? Une Palme d’Or attendue et gonflée, décernée par le Président Spielberg et son Jury à Kéchiche pour « La vie d’Adèle ».3 h, c’est un peu long, mais la passion fusionnelle entre deux jeunes filles –d’actualité, donc- est bien jouée par les actrices qui se donnent à fond. Certaines scènes d’amour très réalistes peuvent émoustiller ou choquer, mais la récompense suprême est méritée.
« La grande Bellezza » de Sorrentino nous balade à Rome pour une dolce vita contemporaine avec un formidable Toni Servillo, en vieil intellectuel lucide et désabusé.
A noter, deux films asiatiques très remarqués : « A touch of sin » (Zhan-Ke) avec un regard pessimiste sur la Chine actuelle, et « Tel père, tel fils » (Kore-Eda) où deux familles japonaises sont bouleversées par un échage de bébés, révélé six ans après.
Les Coen nous lancent sur les traces d’un chanteur folk qui cherche à percer , dans les années 60. « Inside Llewin Davis »est parfaitement maîtrisé, plein d’humour avec une BO au top.
Difficile de tout voir, mais on peut signaler le dérangeant « Borgman » ou le sympathique « Nebraska ».Déception pour « Michael Kolhaas », tourné dans les Cévennes (ennuyeux !)  et le très attendu « Immigrant » (Gray) où l’émotion a du mal à percer. Le huis-clos de « La vénus à la fourrure » n’est pas mal, mais Polanski a fait beaucoup mieux !
Dans les sections parallèles, on pouvait voir aussi de très bons films. J’ai retenu surtout : « Suzanne », « Grand Central », « Henri »(2ème film de Yolande Moreau), « Le géant égoïste » et pour sourire un peu « Les garçons et Guillaume, à table ! »
Cannes Classics présentait également des longs métrages de haut niveau, certains, rares, restaurés et remasterisés , comme ce « Joli mai » de Chris Marker(62) ou « Hiroshima,mon amour »(Resnais 58) qui a permis à Emmanuelle Riva, très sollicitée depuis l’an dernier, de revenir à Cannes pour le présenter…
Côté « People », (presque) toutes les vedettes paradaient sur le tapis rouge. On rendait hommage à des vétérans : Jerry Lewis, Kim Novak, Alain Delon, très applaudi sur les marches mais éclipsé quelques instants par l’arrivée de DSK et de sa nouvelle compagne ! Il y en a qui ne peuvent se passer des feux de la rampe !

Bons films à tous  dans les salles pour les mois à venir – mais sans la pluie, SVP !
PS: "Le passé" de Farhadi, c'est bien aussi, il est déjà sorti en salles et entame une belle carrière!