Une invitée indésirable et tenace a marqué le début de la grande fête du cinéma : la pluie, qui a gêné et la montée des marches et les nombreux fans venus applaudir les vedettes ; Heureusement, on pouvait se réfugier dans les salles et apprécier une sélection variée, surprenante et de bonne facture. Au fil des jours, le temps s’améliora mais pas au point de bronzer sur la plage.
Quid des films
alors ? Une Palme d’Or attendue et gonflée, décernée par le Président
Spielberg et son Jury à Kéchiche pour « La
vie d’Adèle ».3 h, c’est un peu long, mais la passion fusionnelle
entre deux jeunes filles –d’actualité, donc- est bien jouée par les actrices
qui se donnent à fond. Certaines scènes d’amour très réalistes peuvent
émoustiller ou choquer, mais la récompense suprême est méritée.
« La grande Bellezza » de
Sorrentino nous balade à Rome pour une dolce vita contemporaine avec un
formidable Toni Servillo, en vieil intellectuel lucide et désabusé.
A noter, deux films
asiatiques très remarqués : « A
touch of sin » (Zhan-Ke) avec un regard pessimiste sur la Chine
actuelle, et « Tel père, tel fils »
(Kore-Eda) où deux familles japonaises sont bouleversées par un échage de
bébés, révélé six ans après.
Les Coen nous lancent
sur les traces d’un chanteur folk qui cherche à percer , dans les années
60. « Inside Llewin Davis »est
parfaitement maîtrisé, plein d’humour avec une BO au top.
Difficile de tout voir,
mais on peut signaler le dérangeant « Borgman »
ou le sympathique « Nebraska ».Déception
pour « Michael Kolhaas »,
tourné dans les Cévennes (ennuyeux !) et le très attendu « Immigrant » (Gray) où
l’émotion a du mal à percer. Le huis-clos de « La vénus à la fourrure » n’est pas mal, mais Polanski a
fait beaucoup mieux !
Dans les sections parallèles,
on pouvait voir aussi de très bons films. J’ai retenu surtout : « Suzanne », « Grand Central », « Henri »(2ème film
de Yolande Moreau), « Le géant
égoïste » et pour sourire un peu « Les garçons et
Guillaume, à table ! »
Cannes Classics
présentait également des longs métrages de haut niveau, certains, rares,
restaurés et remasterisés , comme ce « Joli
mai » de Chris Marker(62) ou « Hiroshima,mon amour »(Resnais 58) qui a permis à
Emmanuelle Riva, très sollicitée depuis l’an dernier, de revenir à Cannes pour
le présenter…
Côté
« People », (presque) toutes les vedettes paradaient sur le tapis
rouge. On rendait hommage à des vétérans : Jerry Lewis, Kim Novak, Alain
Delon, très applaudi sur les marches mais éclipsé quelques instants par
l’arrivée de DSK et de sa nouvelle compagne ! Il y en a qui ne peuvent se
passer des feux de la rampe !
Bons films à tous dans les salles pour les mois à venir – mais
sans la pluie, SVP !
PS: "Le passé" de Farhadi, c'est bien aussi, il est déjà sorti en salles et entame une belle carrière!