mercredi 30 octobre 2013

PRISONERS de Denis Villeneuve



Dans la banlieue de Boston, deux fillettes disparaissent… Un suspect, simple d’esprit est arrêté puis relâché  Persuadé qu’il est coupable, le père de l’une des disparues, décide de faire justice lui-même et va jusqu’à enlever, séquestrer et torturer sa victime… en parallèle, l’enquête est menée par un policier perturbé par les évènements… Tourné aux USA par le canadien Denis Villeneuve, remarqué par son premier film « Incendies », ce thriller, d’excellente facture tient le spectateur en haleine… On est dans la veine de « Mystic river » et de « Zodiac » : d’ailleurs, on y retrouve Jake Gillenhaal, dans le rôle de l’inspecteur et Hugh Jackman, dans celui du père, fou de rage et de douleur. Paul Dano et Melissa Leo font aussi des compositions saisissantes. Une belle réussite !

lundi 28 octobre 2013

BLUE JASMINE de Woody Allen

Après de loooonnnngues vacances, retour au cinéma en ce mois d'octobre 2013 :


Jasmine déprime : après une vie dorée à New-York et le suicide de son mari, un escroc de haut vol, elle vient se réfugier à San-Francisco chez sa sœur Ginger, une caissière plutôt vulgaire aux fréquentations douteuses…Pour elle, c’est la descente aux enfers. Elle essaie de rebondir, mais son passé la rattrape. Cette grande bourgeoise déchue paie très cher ses faux pas d’antan…De cette tragédie, Woody Allen se délecte en nous faisant rire. Les états d’âme de Jasmine ne sont pas très éloignés de ceux de ses personnages dépressifs habituels. Il a trouvé en Cate Blanchett  l’interprète idéale, déboussolée mais jamais caricaturale. Sally Hawkins, naïve et rigolote, ainsi que les autres acteurs, sont au diapason…Malin, ce Woody ! Gros succès en France et aux USA.


































samedi 1 juin 2013

Festival de Cannes : Opus 66

   


Une invitée indésirable et tenace a marqué le début de la grande fête du cinéma : la pluie, qui a gêné et la montée des marches et les nombreux fans venus applaudir les vedettes ; Heureusement, on pouvait se réfugier dans les salles et apprécier une sélection variée, surprenante et de bonne facture. Au fil des jours, le temps s’améliora mais pas au point de bronzer sur la plage.
Quid des films alors ? Une Palme d’Or attendue et gonflée, décernée par le Président Spielberg et son Jury à Kéchiche pour « La vie d’Adèle ».3 h, c’est un peu long, mais la passion fusionnelle entre deux jeunes filles –d’actualité, donc- est bien jouée par les actrices qui se donnent à fond. Certaines scènes d’amour très réalistes peuvent émoustiller ou choquer, mais la récompense suprême est méritée.
« La grande Bellezza » de Sorrentino nous balade à Rome pour une dolce vita contemporaine avec un formidable Toni Servillo, en vieil intellectuel lucide et désabusé.
A noter, deux films asiatiques très remarqués : « A touch of sin » (Zhan-Ke) avec un regard pessimiste sur la Chine actuelle, et « Tel père, tel fils » (Kore-Eda) où deux familles japonaises sont bouleversées par un échage de bébés, révélé six ans après.
Les Coen nous lancent sur les traces d’un chanteur folk qui cherche à percer , dans les années 60. « Inside Llewin Davis »est parfaitement maîtrisé, plein d’humour avec une BO au top.
Difficile de tout voir, mais on peut signaler le dérangeant « Borgman » ou le sympathique « Nebraska ».Déception pour « Michael Kolhaas », tourné dans les Cévennes (ennuyeux !)  et le très attendu « Immigrant » (Gray) où l’émotion a du mal à percer. Le huis-clos de « La vénus à la fourrure » n’est pas mal, mais Polanski a fait beaucoup mieux !
Dans les sections parallèles, on pouvait voir aussi de très bons films. J’ai retenu surtout : « Suzanne », « Grand Central », « Henri »(2ème film de Yolande Moreau), « Le géant égoïste » et pour sourire un peu « Les garçons et Guillaume, à table ! »
Cannes Classics présentait également des longs métrages de haut niveau, certains, rares, restaurés et remasterisés , comme ce « Joli mai » de Chris Marker(62) ou « Hiroshima,mon amour »(Resnais 58) qui a permis à Emmanuelle Riva, très sollicitée depuis l’an dernier, de revenir à Cannes pour le présenter…
Côté « People », (presque) toutes les vedettes paradaient sur le tapis rouge. On rendait hommage à des vétérans : Jerry Lewis, Kim Novak, Alain Delon, très applaudi sur les marches mais éclipsé quelques instants par l’arrivée de DSK et de sa nouvelle compagne ! Il y en a qui ne peuvent se passer des feux de la rampe !

Bons films à tous  dans les salles pour les mois à venir – mais sans la pluie, SVP !
PS: "Le passé" de Farhadi, c'est bien aussi, il est déjà sorti en salles et entame une belle carrière!

jeudi 11 avril 2013

Perfect mothers

Tiré d’un court roman de Doris Lessing , intitulé « les grands-mères » (mais ce titre était moins glamour et presqu’inconvenant pour les deux vedettes !), « Perfect mothers » raconte l’amitié fusionnelle entre Roz et Liz qui vivent au bord d’une plage de rêve avec leurs deux fils…Les maris et compagnons éventuels sont vite écartés et les deux femmes deviennent les amantes des garçons, jeunes adultes bien baraqués, adeptes du surf et peu intéressés par les donzelles de leur âge…Quand ils finissent par se marier et devenir papas, ils reviennent quand même dans les bras des belles mamans et la fin du film les réunit tous les quatre sur l’eau, isolés pour le meilleur ou pour le pire…Anne Fontaine a adapté fidèlement le roman , bien épaulée par les comédiens, surtout Robin Wright et Naomie Watts qui pèchent pour mieux rester ensemble. Le sujet, un peu dérangeant s’accommode des superbes paysages  et on suit des péripéties plus ou moins convenues sans ennui.

dimanche 31 mars 2013


Itinérances (bis)
Deuxième (et dernière) incursion au Festival d’Alès pour assister à 2 avant-premières :
-          « La maison de la radio » de Nicolas Philibert (présent dans la salle) Un documentaire passionnant sur la célèbre maison ronde parisienne; on y croise animateurs, monteurs, pigistes, responsables d’émissions, invités, chanteurs et autres, qui font vivre Radio France au quotidien… Le montage est super, l’humour et l’émotion surgissent  ici et là. Après ces images et ces rencontres, on ne verra plus ce vivier de créations du même œil. Bravo ! Sortie imminente !
-          Le deuxième film est signé Margarethe Von Trotta : « Hannah Arendt » et nous présente cette prof de philo juive allemande, émigrée avec son mari aux USA pendant la guerre. Au début des années 60, elle est chargée par le New Yorker de couvrir le procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem et ses écrits sur « la banalité du mal »soulèveront d’énormes polémiques et même l’incompréhension de ses amis… Une page d’histoire bien reconstituée, avec des documents d’époque et une interprète inspirée, Barbara Sukowa.

mercredi 27 mars 2013


UN FESTIVAL TRÈS FRÉQUENTABLE
Le festival  Itinérances d’Alès fête son 31ème anniversaire. Il se déroule en général dans la deuxième quinzaine de mars. Ce dimanche 24, je me rends au Cratère, belle et grande salle de spectacles pour découvrir deux avant-premières :
D’abord « La tendresse » de Marion Hansel, qui voit deux parents divorcés depuis 15 ans (Olivier Gourmet et Marilyne Canto, épatants) quitter la Belgique pour se rendre dans les Alpes au chevet de leur fils (Adrien Jolivet, présent dans la salle), moniteur de ski qui vient d’avoir un accident sur les pistes. Road-movie plein de sensibilité, qui raconte les bobos de la vie avec tendresse et humour. Sergi Lopez y fait une apparition sympathique.
Le 2ème film, « Pop rédemption »sorte de road-movie musical cette fois, présenté par son réalisateur Martin Le Gall qui a mis près de 10 ans à le peaufiner est une comédie survoltée où un groupe de métal trentenaire, mené par un leader déjanté (Julien Doré) cause un accident mortel, à la suite d’une représentation minable dans un cabaret de 3ème zone. Voilà les 4 lascars au look satanique complètement affolés déboulant dans un petit village, capitale de la fraise, qui s’apprête à célébrer sa fête locale, alors qu’à quelques kms de là, un festival de hard métal bat son plein. Les flics ne savent plus où donner de la tête et les péripéties s’enchaînent pour notre plus grand plaisir…Très applaudi à la fin, le film –qui doit sortir en juin- bénéficiera d’un bon bouche-à-oreille…
Bonne surprise en sus : entre les deux projections, les organisateurs offraient aux spectateurs champagne à gogo, accompagné de canapés et autres gourmandises…

vendredi 22 mars 2013


Bonne surprise avec « The place beyond the pines » !Le déjà remarqué Derek Cianfrance(Blue Valentine) nous raconte 3 histoires en une : d’abord celle de Luke un cascadeur à moto( Ryan Gosling)qui, de passage dans une petite ville apprend qu’il a un fils et désormais se met à braquer des banques pour pouvoir le choyer, puis vient le tour d’Emory, flic intègre et ambitieux(Bradley Cooper) dont la route va croiser celle de Luke . Inutile de dévoiler comment ; puis, on fait un bond de 15 ans, et les deux fils de ces deux personnages vont se rencontrer et faire saigner les blessures du passé. La tragédie rejaillit chez les enfants et donne lieu à des épisodes surprenants. Un bon film noir, décalé, bien interprété (revoilà Ray Liotta dans un rôle de flic corrompu et sadique). C’est long mais bien régénéré !


JAPPELOUP
Jappeloup, c’est ce fameux petit cheval qui rafla plein de prix et surtout la médaille d’or aux JO de Séoul il y a une trentaine d’années. Guillaume Canet, bon cavalier, s’est totalement investi dans le rôle de Pierre Durand, son propriétaire, entêté, orgueilleux et enfant gâté qui grâce à son père(Daniel Auteuil, parfait) et sa femme(Marina Hands), qui ont su prodiguer les bons conseils, mènera à la victoire sa monture, nerveuse et caractérielle à travers les sauts d’obstacle. Avec des images d’archives bien intégrées, des épisodes hippiques solides et des scènes émouvantes aussi, ce film du canadien Christian Duguay est fort honorable et bénéficie d’une implication sans faille de Canet. Un petit saut pour la route !


mercredi 20 mars 2013

AU BOUT DU CONTE
Jaoui et son complice Bacri ont tricoté une histoire chorale dont certains épisodes font un clin d’oeil aux contes de fées. Ils se sont donné deux rôles qui leur vont comme un gant : Lui, moniteur d’auto-école, râleur égoïste et inquiet, car une voyante lui a prédit une mort prochaine ; elle, actrice ratée, reconvertie dans des cours de théâtre scolaires. Autour d’eux, gravitent des personnages attachants : entre autres, la jeune fille qui rêve au prince charmant, le musicien qui veut devenir célèbre, le séducteur ténébreux et cynique (Biolay), des enfants qui s’en sortent comme ils peuvent… D’amours contrariées en séparations douloureuses, tout ce petit monde s’agite dans le bocal, en essayant de garder la tête hors de l’eau. Même si on n’est pas un inconditionnel du couple Jaoui-Bacri, on doit reconnaître leur habileté à habiller des personnages qui nous renvoient à nos propres expériences, cela avec une certaine fantaisie et quelques moments d’émotion (la scène où Bacri se « lâche » devant son fils qu’il a un peu négligé…) Tous les acteurs sont au diapason. Le conte est bon.
A

dimanche 3 mars 2013


WADJDA

« Wadjda » a la particularité d’être le premier film saoudien et en plus, réalisé par une femme, Haifaa al-Mansour. Nous suivons la détermination d’une fillette de 12 ans, portant jeans et baskets, décidée à s’acheter un vélo – objet réservé uniquement aux hommes dans son pays. Sa mère, une belle femme qui veut garder près d’elle son mari voit celui-ci s’éloigner, prêt à épouser une autre afin qu’elle lui donne le garçon qu’elle, n’a pu avoir. Quant à Wadjda, elle décide de gagner le concours coranique organisé par son école pour se payer l’objet de ses rêves ! A travers ce scénario, la réalisatrice en dit long sur la condition des femmes dans ce pays arabe, la rigidité de leur éducation  et tous les interdits  de la société, régis par le fondamentalisme religieux. C’est un film courageux, intelligent, bien joué et bien monté. Les dernières scènes entretiennent un certain suspense et on n’oubliera pas le caractère bien trempé de la jeune Wadjda .


vendredi 22 février 2013

Février : coup d’oeil sur le cinéma US


Les bandes annonces des salles, les médias, certains magazines spécialisés nous saoulent déjà avec les prochaines sorties US qui constituent l’artillerie lourde : Stallone, Bruce Willis, le libérateur, GI Joe, Jack, le chasseur de géants, poursuites, explosions, effets spéciaux ; les extraits nous donnent largement le ton et agacent les quelques cinéphiles qui jettent un coup d’œil navré sur les résultats du box-office des 12 derniers mois...Un peu de nouveauté et de recherche nous remonteraient le moral . Même les Misérables portent bien leur nom !
Heureusement, dans le paysage cinématographique d’outre-Atlantique, il y a parfois de bonnes surprises : par exemple, la comédie déjantée « Happiness therapy » de David O’Russel (Fighter) tombe à pic : c’est la rencontre de deux « givrés » , Pat, fraîchement sorti d’un hôpital psychiatrique, toujours en traitement depuis que sa femme l’a laissé tomber –il est décidé à la reconquérir- et Tiffany, une jeune veuve nymphomane qui s’est mis en tête de participer à un concours de danse local avec ce type pas net. Les deux acteurs – Bradley Cooper et la nouvelle coqueluche, Jennifer Lawrence – sont formidables et leurs échanges verbaux –il faut suivre !- percutants. Ajoutons le joker Robert De Niro, irrésistible sans cabotiner dans le rôle du père de Pat, assez toqué aussi et « accro » aux paris, inquiet pour son fils et plein d’amour pour lui. Un certain suspense s’installe dans la dernière partie du film plutôt jubilatoire. Une réussite.
 Quant à l’autre sortie, « Flight » elle est signée d’un habitué aux succès, Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Forrest Gump, Seul au monde. Souvent décrié par les critiques, il se permet de faire un long métrage, mi-film catastrophe, mi-suspense psychologique avec un scénario pas mal tricoté : Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit un atterrissage forcé et sauve une centaine de vies humaines. A la suite de son hospitalisation, ses analyses révèlent un taux d’alcool élevé dans le sang. La justice entreprend une enquête. Whip ne veut s’avouer qu’il est alcoolique, il recueille une jeune « junkie » qui veut l’aider. C’est vrai, la fin est plutôt moralisatrice. Mais Denzel Washington « assure » avec conviction et on suit son parcours avec passion –tant pis pour les grincheux ! A voir donc ces deux films, de préférence à ceux cités au début... Même s’ils ne seront pas en tête du box-office !

mercredi 30 janvier 2013

« Renoir » raconte les dernières années du grand peintre. Retiré sur la Côte d’Azur, l’artiste, septuagénaire vient de perdre son épouse, en 1915, ses deux fils aînés ont été blessés à la guerre. Diminué par la maladie, souffrant de rhumatismes, il continue de peindre, revigoré par son dernier modèle, Andrée, une jeune beauté qu’il vient d’engager. Son fils Jean, qui a quitté le front, grièvement touché à la jambe, vient le rejoindre et il est aussitôt attiré par Andrée. Il ne sait pas encore qu’il va l’épouser et qu’il la fera tourner dans ses premiers films quelques années plus tard…
Gilles Bourdos a fait une reconstitution parfaite où rien ne manque : magnifique lumière de la Côte d’Azur, les oliviers bercés par le vent, les baigneuses. Michel Bouquet est un Renoir royal. Les jeunes Vincent Rottiers et Christa Théret complètent une distribution sans faille… Mais le film reflète un certain académisme qui distille parfois un ennui convenu…